Qu’est-ce que la thérapie brève ?

Ce ne sont pas les choses elles- mêmes qui nous préoccupent mais les opinions que nous avons des choses.
Epictète

La thérapie brève est une méthode particulièrement originale et efficace de résolution de problèmes humains développée vers la fin des années 60 à Palo Alto (Californie).

Si le domaine d’application de l’approche dite «de Palo Alto» fut d’abord celui des « pathologies psychologiques », cibles de la psychothérapie analytique traditionnelle, son champ s’est étendu très vite à des domaines aussi variés que les relations inter-personnelles et les problématiques des « systèmes humains » comme les entreprises par exemple.
Faisant partie des modèles d’intervention de type « systémique » et «stratégique», l’approche de Palo Alto est aussi utilisée couramment dans les situations nécessitant l'introduction de changements (ex: réorganisation d'entreprises, coaching professionnel, coaching individuel, ...).

En thérapie brève, l’intervention vise le changement et tente de définir le problème en terme concret, dans « l’ici et maintenant ».

On peut résumer l’objectif de la thérapie brève de la façon suivante : résoudre rapidement et efficacement la plupart des problèmes vécus par un individu.

Qu’est ce qu’un "problème" ?
Rien de mieux que de citer les «pères» de la thérapie brève eux-mêmes:

La vie n’est qu’une suite ininterrompue de difficultés ; un problème est la même difficulté qui revient encore et encore
(dixit R. Fish – J. Weakland)

Le modèle de la thérapie brève présente des spécificités très précises qui font toute son originalité, sa richesse et son attrait ; parmi ces caractéristiques, on relèvera :
  • Le passé du « patient – client » n’est pas au centre du processus thérapeutique. Ce qui sert de matériel de travail thérapeutique c’est le présent de l’individu et ses désirs pour le futur.
  • La logique qui sous- tend l’intervention en thérapie brève n’est pas la recherche des causes profondes du problème mais la recherche de stratégies de changement dans la réalité concrète et actuelle de la personne : la thérapie brève part du présent et regarde le futur.
  • La plupart des problèmes s’inscrivent dans un contexte relationnel (couple, famille, travail...). Il est essentiel d’explorer les interactions en jeu, les caractéristiques des relations au sein desquelles apparaît le problème.
  • Un « symptôme » n’est pas nécessairement significatif en thérapie brève. Dans cette démarche, il n’y a pas d’étiquetage du patient selon son symptôme car un même symptôme peut avoir des significations différentes selon la culture, les habitudes familiales et sociales, l’époque...
  • Tout changement, même minime, peut avoir des conséquences bénéfiques, par ricochet, sur l’individu et sur toutes les personnes avec lesquelles il est en relation.
  • La thérapie brève part du principe que les « patients-clients » ont en eux la force et les ressources pour changer. La thérapie est une véritable collaboration au cours de laquelle le thérapeute, expert en thérapie, se base sur les capacités du patient qu’il considère comme l’expert de sa vie et de sa thérapie

En pratique

La brièveté du travail en coaching ou en thérapie brève n'est pas un but en soi. Ce qui détermine l’efficacité du coaching ou de la thérapie n’est pas le nombre de séances mais l’atteinte de l’objectif et la résolution du problème de la personne.

La première séance :

La première séance est essentielle à la création du lien de confiance.
Elle est consacrée au rassemblement d’informations sur ce qui amène la personne à consulter mais aussi à la recherche des ressources dont elle dispose déjà.
C’est un véritable entretien, le coach-thérapeute intervient souvent pour éclaircir, souligner, questionner le patient. L’accent est constamment mis sur le « comment cela se passe » plutôt que sur le « pourquoi cela se passe ».

Quand le problème est défini, un objectif évaluable est fixé avec la personne. En effet, à l’image d’une boule de neige qui dévale une montagne en entraînant de plus en plus de neige, un premier changement atteint en entraînera d’autres.

L’objectif et/ou le problème sont constamment remis dans leur contexte, de façon très concrète.

La première séance se termine généralement par une reformulation du problème ou de l’objectif. Parfois, plusieurs séances sont nécessaires à la « définition » du problème ou de l’objectif, qui déterminera l’orientation du travail des séances suivantes.

Les séances suivantes :

Elles sont toujours bâties sur le modèle de la première séance : un entretien durant lequel le coach- thérapeute intervient régulièrement ; la relation est dynamique et vivante. Le coach-thérapeute s’attache toujours à la réalité concrète du patient-client et utilise des techniques lui permettant d’élargir son point de vue pour entrevoir d’autres modes de réactions possibles.

Très souvent, le patient-client repart avec une tâche à accomplir (observation, comportement à essayer, attitudes à tester…). L’essentiel n’est finalement pas la séance en elle-même mais ce que la personne va pouvoir mettre en place seule dans sa réalité quotidienne.

La fin du coaching ou de la thérapie :

La fréquence des séances s’espace et le patient-client décide avec le coach-thérapeute de l’arrêt des séances une fois l'objectif atteint ou le problème résolu.

Durée des séances

La durée moyenne d’une séance est d’une heure, parfois un peu plus, parfois un peu moins, en fonction de l’évolution du traitement et des nécessités du travail.

Le nombre de séances

Un coaching ou une thérapie doit être le plus bref possible pour le confort du patient-client mais se doit d’être aussi long que nécessaire pour l’atteinte de l’objectif.
Les séances ont lieu en moyenne tous les 15 jours, ou être plus ou moins espacées en fonction de la situation.

Le nombre moyen des séances se situe entre 5 et 10.